Les amoureux de la rue du ciel

La nuit appartient à ceux qui aiment contempler le ciel. Seul dans la pénombre, il traînait ses souliers sur les dalles mouillées, en direction de son hôtel. Errant dans ces allées dépeuplées, il profitait de ce dimanche tardif dans cette ville qu’il découvrait à peine. Un vent léger soufflait de l’est, et les grésillements des vieux lampadaires venaient perturber le calme nocturne. La lune brillait, comme pour tenter de traverser les volets fermés et réveiller la ville.

Brusquement, l’ombre d’une silhouette attira son regard. Sous cette large arcade, il s’avançait, guidé par des murmures et des rires discrets. Animé par son insatiable curiosité, les battements de son cœur s’accéléraient. Il n’était plus seul désormais. Subjugué par tant d’intensité, il se délectait de cette scène qui s’offrait à lui. Envoûté par cette passion, cette ivresse, il se sentait prendre part à la romance. Son souffle coupé, ses mains moites, et bien d’autres manifestations physiques trahissaient ses pensées.

Dans ce noir firmament, les amoureux titillaient l’interdit. Leur union n’en avait guère à faire du temps et des espaces, la jeune vestale était bien loin de sa paroisse. L’homme croyait pourtant que la rue du ciel donnait accès à la rue des pucelles ; mais dans ce moment de luxe et de volupté, elle se sentit fleur prête à éclore, et il sentit le désir l’envahir.

Les mots d’amour, les baisers, l’entrelacement de leurs doigts… Il contemplait dans l’ombre la beauté fugace de cette amourette nocturne. Pour ce spectateur ébahi, la contrainte de l’interdit rendait cette scène encore plus fulgurante. À l’image de ce que nous signifiait Baudelaire, il lui semblait que cette forme, cette perception contraignante, faisait jaillir en lui une idée plus intense. Les amoureux étaient comme ce morceau de ciel aperçu par un soupirail, et l’homme en tirait une idée bien plus profonde de l’infini que le grand panorama vu du haut d’une montagne.

Tout était si beau. Il fallait immortaliser cet instant unique. “Clic”. C’était le bruit de son appareil photographique. Ils l’entendirent et s’enfuirent. C’était peut-être fini, mais ce serait désormais toujours en lui. Ce soir-là, les dalles mouillées de Strasbourg, ses volets fermés, son vent léger, ont accueilli une idylle inoubliable.

Ce soir-là, au septième ciel, ils étaient trois.

Pour participer au jeu  – Nous sommes les amoureux de la rue du ciel – , pour tenter de gagner une nuit pour deux en amoureux*
c’est simple et c’est par ici !

* Séjour «gourmand & spa» (1 nuit) pour deux personnes au Relais & Châteaux – La Chenaudière ***** – Colroy la Rôche. (valeur 475 euros)
Jeu valable du 11 au 17 février 2019.