« Dans ma tête c’était déjà quelque chose de sexuel » confie alors Marianne Marić au micro d’Arte en contemplant un de ses clichés de la série Femmes Fontaines. Sublimer le corps de la femme en utilisant la banalité du quotidien ou l’art classique. 

Enfermée dans un silence pesant après le décès brutal de sa sœur, Marianne Marić décide de le briser par l’image, le voyage et la rencontre. C’est ainsi qu’elle photographie des corps dénudés voire complètement nus à travers l’Europe. De Sarajevo à Mulhouse en passant par Berlin ou encore Paris, la jeune alsacienne ne se sépare jamais de son appareil photo. Elle évoque ses débuts en expliquant qu’au départ elle prenait toutes ses filles « sans tête », pensant alors « quelque part c’est ma sœur ». 

Aujourd’hui, Marianne Marić photographie l’entièreté de la femme, de la tête aux pieds, mais ces femmes sont des amies. Les plaçant dans des positions pour la plupart provocantes, elle a besoin de connaître ses modèles pour exprimer pleinement ses envies artistiques et obtenir des clichés osés bien que plein de fragilité. 

L’érotisme et le jeu règnent en maître dans le travail de la photographe Yougoslavo-Mulhousienne.

S’amuser d’une statue en lui offrant une dimension érotique ou encore capturer un jet de lait du téton d’une amie qui vient d’accoucher. 

Aux yeux de Marianne Marić, le corps n’est pas que corps, il traduit d’une véritable intensité de la vie. Ses clichés débordants d’insolence et d’innocence sont un moyen pour l’artiste de protéger ce que la femme a de plus beau, une sensualité intrinsèque et inévitable. Il suffit simplement d’y porter le juste regard et de savoir le mettre en lumière.